Le légendaire local situait au cœur des tourbières un marais sans fond, le Youdig, l’une des portes des enfers : « On dirait, en été, une steppe sans limites, aux nuances aussi changeantes que celles de la mer. On y marche sur un terrain élastique, tressé d’herbes, de bruyères, de jonc. À mesure qu’on avance, le terrain se fait de moins en moins solide sous les pieds : bientôt on enfonce dans l’eau jusqu’à mi-jambes et, lorsqu’on arrive au cœur du Yeun, on se trouve devant une plaque verdâtre, d’un abord dangereux et de mine traîtresse, dont les gens du pays prétendent qu’on n’a jamais pu sonder la profondeur. C’est la porte des ténèbres, le vestibule sinistre de l’inconnu, le trou béant par lequel on précipite les « conjurés ». Cette flaque est appelée le Youdig (la petite bouillie) : parfois son eau se met à bouillir. Malheur à qui s’y pencherait à cet instant : il serait saisi, entraîné, englouti par les puissances invisibles.
Au fond de l’immense cirque de landes dominée par les hauteurs du Roch Trévézel et du Mont-Saint-Michel, le lac de Brennilis a noyé voici plus de 50 ans les tourbières du Youdic. Il n’y avait là qu’une mare d’eau stagnante avant la construction du barrage de Nestavel. Une mare sans fond, l’une des portes de l’Enfer. C’est dans ces eaux mystérieuses que, selon les légendes de la Mort, les prêtres exorcistes précipitaient les chiens noirs dans lesquels ils avaient enfermé les démons hantant l’âme des possédés; ces défunts refusés aux portes du paradis et revenus sur terre tracassèrent les vivants.
Une très belle balade et la recherche d’un alignement mégalithique comportant de petits menhirs qui porte le nom d’Eured Ven, la noce de pierre. La légende veut en effet qu’une noce paysanne, possédée par le démon de la danse, ait refusé de laisser le passage au recteur de Brasparts qui allait porter l’extrême-onction à l’un de ses paroissiens mourant.
L’homme d’Eglise et l’enfant de choeur qui l’accompagnait ont dû marcher à travers les landes et broussailles pour accomplir leur mission. Quant aux noceurs, ils ont été punis pour leur méchante attitude : à la dernière note de la dernière danse, ils ont été changés en pierres.
Pierres que nous avons découvertes un peu plus tard dans la semaine.
Au moins ce barrage aura-t-il sauvé la vie à des générations de chiens noirs!
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A partir des années 1960 et jusqu’en 1985, l’eau a été utilisée pour refroidir la centrale nucléaire des Monts d’Arrée.
Aujourd’hui la centrale est en court de démantèlement et le réservoir est plutôt connu des pécheurs.
A pluche.
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Merci pour cette belle partie historique, et bonne soirée l’ami 😉
A+++
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Nous nous sommes un peu égaré dans ce marais et heureusement nous ne savions rien de cette légende, mais nous aventurer sur ce tapis flottant c’était un peu spécial.
A pluche.
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Y’étais yeun, maintenant ye suis yieux…
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Et oui, c’est le commun des mortels, un jour jeune et sans crier gare la vieillesse surgit, mais faut se faire une raison on finit presque toujours en cale séche.
A pluche.
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Et le Yeun Mélèze, comment il va ?
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Il va bien mais ne va pas tarder à perdre ses aiguilles en automne et en hiver.
A pluche.
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Merci pour cette jolie ballade en pays Breton.
La légende le la mort par Anatole Le Braz (et oui un autre Anatole 🙂
Pour ceux que ça intéresse :
http://www.amazon.fr/La-l%C3%A9gende-mort-Anatole-Braz/dp/2734800101
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Faut dire merci à mon pote qui tenait absolument à nous faire découvrir « les noces de pierres ».
A pluche.
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