Mort d’une rombière.

511tv4ha4kl._sx195_

L’Ile-Tudy, petit village de pêcheurs à l’embouchure de la rivière de Pont l’Abbé à la pointe sud de la Bretagne. Un lieu paisible s’il en est. Son port abrite désormais plus de bateaux de plaisance que de pinasses sardinières et les maisons de pêcheurs  » pied dans l’eau  » ont, pour la plupart, été rachetées par des estivants. C’est dans ce pays de la douceur de vivre qu’une vieille femme, Annette Bonnetis, a été sauvagement assassinée. Les gendarmes ont tôt fait d’arrêter un coupable « idéal » que tout accuse. Mais Mary Lester, en se penchant sur l’étonnante personnalité de la victime, va faire des découvertes bien surprenantes.

À travers Les Enquêtes de Mary Lester, Jean Failler montre son attachement à la Bretagne, et nous donne l’occasion de découvrir non seulement les divers paysages et villes du pays, mais aussi ses réalités économiques. La plupart du temps basées sur des faits réels, ces fictions se confrontent au contexte social et culturel actuel. Pas de folklore ni de violence dans ces livres destinés à tous publics, loin des clichés touristiques, mais des enquêtes dans un vrai style policier.

Voilà plusieurs romans de Jean Failler que j’ai l’occasion de découvrir à la bibliothèque de Sancergues et c’est toujours avec plaisir que je termine l’histoire en disant « c’était bien ». Vous l’aurez compris je suis devenu un lecteur assidu des histoires de Mary Lester.

Publicité

Le Manoir écarlate.

Il y a au cœur de l’Argoat, la Bretagne des bois par opposition à l’Armor, celle de la mer, un étrange château de briques rouges qui semble avoir été construit au prix d’un pacte avec le Diable.
C’est dans ces Montagnes Noires que Mary Lester vient enquêter sur la mort violente d’un conférencier du château.
Crime rituel ? La mise en scène du cadavre pourrait le laisser croire, si une seconde mort ne venait endeuiller l’illustre assemblée des écrivains qui y font salon.

le-manoir-ecarlate

Mary Lester se trouve plongée dans le milieu des écrivains et de la conservation du patrimoine, en l’occurrence ce manoir sur lequel plane bien des légendes. Jean Failler est un écrivain qui me plaît, aux fils des lectures l’on découvre la Bretagne sous une autre forme, ses croyances anciennes et une gloire littéraire prompte à monter des coups médiatiques dans ce volume.

C’est un bon petit roman à lire devant sa cheminée ou bien calé sous sa couette un soir d’orage.

090924120855446054512125

La bougresse.

Quoi de plus pacifique qu’un bouquet de fleurs ?

Cependant quand le bouquet est au bord d’une route de campagne, loin de tout lieu habité, lorsque les fleurs sont mystérieusement changées chaque jour et qu’au village voisin les bouches se ferment lorsqu’on demande ce qu’il fait là, il attire obligatoirement l’attention du passant. Surtout quand ce passant s’appelle Mary Lester. On est au cœur des Montagnes Noires et derrière cet innocent bouquet se cache une histoire noire elle aussi, que personne au bourg ne voudrait voir étalée sur la place publique.

Malgré les réticences, les obstructions, Mary parviendra à découvrir le peu reluisant envers du décor. Et ce sera certainement une des enquêtes les plus surprenantes de sa carrière.

9782844920690fs

La Twingo de Mary Lester suivait maintenant une route montant entre deux bois de sapins sombres. Bientôt elle atteindrait le sommet des Montagnes Noires, au cœur de l’Argoat. C’était une belle route, bien goudronnée sur laquelle, par endroits, les bagnoles pouvaient taper le cent vingt, peut-être même le cent cinquante, sans être inquiétées par la maréchaussée.

La maréchaussée réservait ses contrôles de vitesse à la double voie qui menait de Brest à Quimper. Là, les voitures étaient plus nombreuses et il y avait plus de délinquants potentiels.

Mary Lester était en vacances et elle filait allégrement vers Roscoff où une bande de copains et de copines l’attendaient pour un séjour sur l’île de Batz. Pourquoi avait-elle pris ce chemin de traverse au lieu d’emprunter la voie express?

CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE

Dans un style toujours aussi agréable à lire, l’auteur nous emmène dans la Bretagne profonde, celle de l’Ankou (la mort), la gwrac’h (la sorcière), la sorcellerie et les rebouteux. Une plongée dans cette Bretagne des contes et légendes où la frontière entre le surnaturel et la réalité est très fine…

C’est un des meilleurs romans de Jean Failler que j’ai lu jusque maintenant, jusqu’aux derniers chapitres le lecteur est impatient de connaître la fin.

Vous aimez la Bretagne, les sorcières, les rebouteux et tout ce qui est un peu mystérieux, alors courrez et réservez « La Bougresse » de Jean Failler.

La variée était en noir.

Voici Mary Lester plongée dans le monde étrange des marais de Brière dans le cadre – voulu par un ministre – d’une coopération avec la gendarmerie. Les gendarmes l’acceptent volontiers à condition qu’elle ne fasse pas de vagues et surtout, qu’elle ne se mêle pas d’enquêter sur les incendies qui ravagent des maisons de  « hors venus » au marais. Évidemment, il suffit d’interdire quelque chose à Mary pour qu’elle ait envie de le faire. Elle ne tarde pas à découvrir que ce qui se passe sur l’Ile aux Vierges est bien plus grave que les incendies, et à s’intéresser à un personnage louche et à sa compagne. Des gens qui ont le bras long, au point de pouvoir empêcher Mary de mener son enquête à bien ? Ils auraient tort de le croire…

lester-mary-la-variee-etait-en-noir-livre-893954994_l

 

Jean Failler est né le 26 février 1940 à Quimper d’un père menuisier et d’une mère blanchisseuse.

Pendant les vacances scolaires, il pratique la pêche côtière sur le bateau de son grand-père maternel à Douarnenez et les travaux des champs avec son grand père paternel à Plonéour Lanvern (Finistère). Il entre dans la vie active à 17 ans après avoir obtenu un certificat d’aptitude comptable, métier qui le rebute et qu’il n’exercera jamais.

Il sera par la suite (brièvement) trieur de courrier à la poste puis démarcheur d’assurance avant d’effectuer son service militaire en Algérie dans les troupes de marine. A partir de 1962 il travaille dans l’entreprise familiale. (Mareyage-poissonnerie) que ses parents ont créé.

Passionné de littérature, il présente en 1983 sa première pièce de théâtre au concours national de l’Acte à Metz (le ruban bleu) qui sera primée et crée sur France Culture. Quinze autres pièces suivront. Son premier roman « L’ombre du Vétéran » (roman historique) recevra le prix des écrivains bretons en 1993), puis il entamera la série « les enquêtes de Mary Lester ».

Jean Failler est également l’auteur de nouvelles (« le gros lot »), de chroniques (« gens et choses de Bretagne »), de livres pour enfants.
Jean Failler vit et écrit à Quimper (Finistère).

Source : Jean Failler

C’est la deuxième fois que je lis les aventures de Mary Lester et je passe un bon moment, en plus de l’intrigue on visite la Bretagne, cela donne envie d’aller y faire un tour. Dans ce roman, tout le monde a un petit surnom cela me rappelle mon boulot dans le monde rural.