Mon premier bouffadou.

Vous le savez peut-être le Gaulois réfractaire qui sommeille en moi est toujours partant pour faire du bricolage, quitte à fabriquer les outils qui pourront lui rendre service.

Comme je l’avais annoncé, après cette petite période d’élagage et taille dans le jardin, j’avais une petite envie de bricolage, en voyant les perches de sureau je me suis mis en tête de fabriquer un bouffadou.

Même s’il est facile de vider de sa moelle une branche de sureau pour faire une flûte, quand on dépasse les 25cm de longueur cela devient plus compliqué.

Pour commencer j’ai traversé la branche qui fait environ 70cm avec un morceau de fil de fer assez rigide, en repliant un petit crochet à l’une de ses extrémités je pensais pouvoir arracher au fil des passages la moelle mais cela n’a pas fonctionné.

Alors dans la soirée je me suis mis en tête de mettre le lendemain en marche ma petite forge, de chauffer au rouge un morceau de fer à béton et de brûler l’intérieur en plusieurs passes.

Mais comme on dit la nuit porte conseil et j’ai trouvé une autre solution à tester, transformer le morceau de fer à béton en mini tarière.

Alors cet après midi, quelques coups de marteau, quelques coups de scie et un petit redressage plus tard j’avais un outil capable de forer la moelle de ma branche de sureau.

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Voila la tête de la tarière maison, je l’ai monté sur la perceuse « made in France » et quelques minutes ont suffit à déboucher le tube.

Les coups de scie ont été fait avec du matériel Gaulois.

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Voila donc mon premier allume feu Made in Berry, fabriqué avec trois fois rien, il n’a pas la branche qui permet de le tenir ou de l’accrocher mais il fonctionne et sans se brûler les moustaches.

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Un petit projet en prévision!

Actuellement je suis souvent dehors pendant que la météo n’est pas trop mauvaise, maintenant que j’ai un peu plus de temps libre je vais pouvoir essayer de remettre un peu d’ordre. Cela commence par la taille de quelques arbres qui avaient pris un peu d’importance, une fois au sol il faut encore les débiter et broyer les branches pour diminuer le volume. Alors j’avais quelques branches de sureau de tailles honorables et dont je vais essayer de faire quelques choses, en Lozère ils appellent cela un Bouffadou.

C’est un tube originellement en bois de sureau facile à percer dans son axe central. Indispensable pour raviver les braises ou allumer un feu sans se brûler les moustaches ou soulever les cendres.

Histoire légendée (Lozère) en attendant les photos dans quelques jours.

Bouffanelle était une sorcière, au temps où, dans les grandes forêts du Gévaudan, il nous en restait quelques-unes. Sorcière, avec une spécialité : le bâton du diable.

Elle avait coupé un jeune bouleau de bois blanc, en avait enlevé l’écorce et l’avait creusé pour en faire un tuyau de bois. Il lui suffisait alors, ams tram gram pic et pic et colégram, de souffler dans le tube et, à l’autre extrémité, apparaissait un diablotin dans sa culotte rouge ; un petit bonhomme rempli de malices et qui, tant que durait le souffle de la sorcière dans le chalumeau, dansait la danse du diable.

Dans les veillées, dans les fêtes votives, dans les kermesses paroissiales, au dessert des repas de noces, avec son bâton du diable, Bouffanelle faisait un tabac. A tel point, que cela suscita la convoitise de beaucoup. Certains allèrent dans la forêt, coupèrent de jeunes bouleaux, en fabriquèrent des sarbacanes dans lesquelles ils soufflèrent de tout leurs poumons. Avaient-ils oublié la bonne formule ? N’avaient-ils pas l’âme assez sorcière ?

Aucun diable n’apparaissait au bout du tube et les apprentis sorciers en étaient pour leur honte. Cependant, par ce simple bâton creux, la fortune arriva à l’un d’eux : Bouffarel, de la paroisse de Bouffassol.

À la veillée, devant le feu de l’âtre, pour la centième fois, Bouffarel soufflait dans son tuyau. Sans résultat.

Minuit approchait. Le feu s’était éteint peu à peu ; et, parmi les cendres, quelques braises timides clignaient de l’œil avant de s’endormir. Soufflant toujours, Bouffarel approcha, sans le faire exprès, l’extrémité du tube des braises qui subitement, se réveillèrent. Le souffle de l’homme, par l’intermédiaire du bâton creux, leur avait rendu la vie. Et, sous les yeux étonnés du faux sorcier, un feu tout neuf se mit à danser dans le foyer. Bouffarel venait d’inventer l’appareil à rallumer le feu sans se brûler les moustaches. Né de la sorcière Bouffanelle, mis au point par Bouffarel, on l’appela : le  » Bouffadou « .

Sources : http://www.patrimoines-lourdes-gavarnie.fr

Voila j’ai gardé trois belles branches assez droite pour en faire des rallumes feu, pour ce qui est de la moustache elle ne craint rien puisque je n’en ai pas (j’en ai eu une durant mon service militaire et il y a quelques années pour Movember).

Il me reste à vider la moelle des tubes et ce n’est pas le plus facile dans une branche de 70cm de long.

Scène de crime…

Ce matin c’est avec tristesse que je découvre la scène du crime.

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Pas de cadavre, pas d’arme du crime, seulement une succession de traces rouge sur la terrasse.

Après avoir compté les chats SDF qui viennent au casse-croûte le matin, aucun ne manque à l’appel, manque seulement le hérisson que nous n’avons pas vu depuis deux jours, mais je ne pense pas qu’un chasseur se soit introduit sur notre terrain.

Hier soir nous avons eu un orage, avec un gros coup de vent, j’ai un sureau qui est actuellement couvert de fruits, j’en fais une gelée qui n’est pas apprécié par tout le monde.

Le vent a secoué l’arbre dont les fruits étaient mures et ils sont venus s’écraser sur le carrelage de la terrasse, l’usage du sureau est démontré par l’archéologie et la détection des colorants textiles à l’époque antique et voila pourquoi la terrasse semble ressembler à une scène de crime.

Entre deux averses de neige…

Mes expériences ne sont pas toujours des réussites, la dernière en date c’est celle de ces deux petites flutes en sureau.

Je me suis ouvert le pouce avec mon opinel, je n’arrive pas à un résultat satisfaisant et pourtant ce n’est pas la première fois que j’en fabrique. Sans doute que ce n’est pas la bonne époque pour travailler le sureau, j’ai eu un mal fou à sortir la moelle.

Voici quand même en image le résultat qui n’est pas si mal mais pour ce qui est du son c’est une autre histoire.

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Au pire de toute façon ils finiront dans la cheminée l’année prochaine.